Tendances naturelles en cosmétique active

Ce qui est bien avec la cosmétique naturelle et bio, c'est qu'elle ne cesse de nous surprendre et de dévoiler de nouvelles facettes de sa personnalité. Jadis plus timorée, elle s'affirme désormais comme étant une cosmétique très créative, ayant su, avec brio, emprunter le meilleur des codes de la cosmétique conventionnelle, tout en s'affranchissant des codes trop austères et des stéréotypes qui lui collaient à la peau. Plus fantasque et sensorielle, Ia cosmétique naturelle et certifiée nous propose de nouvelles nuances de vert auxquelles on ne s'attendait pas forcément, mais qui nous séduisent de plus en plus. Focus sur cette Beauté Grandeur Nature...

UNE SOBRIÉTÉ DE MISE

 II y a sept ans, Ia cosmétique naturelle était obligée d'en faire des tonnes pour se faire remarquer et exister aux yeux des consommateurs. Cola passait par des codes couleurs prononcés, une identité visuelle chargée, et, bien souvent, une communication au premier degré. Aujourd'hui, la maturité a porté ses fruits et le naturel passe désormais par une certaine sobriété. Inutile d'en faire trop, l'essentiel étant de le faire bien et de revenir à des codes plus discrets. Nul besoin par exemple d'utiliser systématiquement la couleur verte ou un élément végétal pour montrer que l'on est nature. On ose le rouge, l'or, et bien d'autres nuances, adaptées à chacun des concepts.

Les ingrédients naturels sont de plus en plus perfectionnés et high tech.

DES POSITIONNEMENTS QUI S'AFFIRMENT

Comme nous l'avons déjà rappelé á plusieurs reprises, la cosmétique naturelle et/ou bio n'est pas un concept en soi. Les marques l'ont dorénavant bien compris en proposant des concepts variés avec un positionnement marché bien spécifique. À l’heure actuelle, quatre positionnements semblent s’affirmer et se démarquer :

Le végétal-tech

La recherche cosmétique a permis d'aller toujours plus loin dans la quête d'ingrédients naturels de plus en plus perfectionnés et high tech. Les industriels n'hésitent pas à repousser les limites de la science pour nous faire profiter des multiples bienfaits que la nature est prête à nous offrir.

II n'y a encore pas si longtemps, les actifs (autres que les actifs contenus dans l'excipient) se limitaient aux seules huiles essentielles, à la vitamine E ou à la glycérine. C'est chose révolue avec des actifs bluffant d’ingéniosité at de technicité. Certains fournisseurs de matières premières comme Silab, Seppic, Gattefossé, Soniam ou Cosmetochen, se sont spécialisés dans « le green », et affichent dans leur catalogue une offre grandissante d'actifs cibles dans les domaines aussi variés que l'anti-âge, la minceur ou l’hydratation. On notera par ailleurs une avancée importante : certains actifs naturels sont dorénavant objectifs par l'intermédiaire de tests in vitro, ex vivo ou in vivo permettant ainsi de revendiquer une ou plusieurs allégations telles que « 400 % d'effet hydratant après 8 heures d'application ». Lorsque l'on sait que certains consommateurs pensent que la cosmétique bio n'est pas aussi efficace que la cosmétique conventionnelle, on comprend toute l'importance de ces objectivations pour renforcer la légitimité de celles-ci.

La cosmétique du terroir - made in France

Les produits de terroir ne sont désormais plus Ia chasse gardée de Ia gastronomie. De plus en plus d'entrepreneurs valorisent désormais les principes actifs de leurs productions régionales sous forme de cosmétiques grâce à des extraits botaniques durables, spécialement conçus pour le domaine de la Beauté, at issus de matières premières naturelles sourcées en France.

Qui aurait pensé il y a encore peu que la bave d'escargot made in Charente-Maritime, la betterave rouge du Nord, la groseille d'Ardèche ou la gentiane jaune d'Auvergne pouvaient séduire le consommateur ?

 La cosmétique du terroir s’engage activement pour valoriser les ressources agroalimentaires et les richesses botaniques de noire beau pays. Prochainement, un label intitulé « Authentique Provence » sera délivre aux entreprises respectant un cahier des charges aussi rigoureux que la certification bio, audit officiel à l'appui, pour tracer l'origine locale des matières premières et lutter contre l‘usurpation de terroirs.

La cosmétofood mania

Voilà déjà quelques temps que la frontière entre l'alimentaire et la cosmétique s'est effacée pour donner naissance à une cosmétique hédoniste et sensorielle qui remporte de nombreux suffrages auprès des consommateurs. Qui de mieux que la cosmétique naturelle pour en être la principale ambassadrice ? Tapenade exfoliante, masque au guacamole, pâte d'amande cocooning, confiture de lait nourrissante, mousse au chocolat minceur, bain au yaourt, le menu est alléchant et la demande croissante. On observe d'ailleurs un rapprochement fréquent entre la cosmétofood et la cosmétique du terroir, donnant naissance à la french cosmétofood.

UNE COSMÉTIQUE DÉCOMPLEXÉE

Au fil du temps, la cosmétique bio est devenue moins anxiogène et s'est peu à peu décomplexé, comprenant qu'il ne fallait pas faire culpabiliser les consommateurs mais, au contraire, leur apporter un maximum de confort et de plaisir. Comment ?

- en introduisant un peu de gaité et davantage de légèreté dans les intitulés produits, bien souvent trop descriptifs at premier degré, mais également clans les packagings,

- en faisant évoluer le langage de la beauté naturelle vers un langage plus positif.

 - en créant davantage de connivence entre la marque et le consommateur,

 - en s'éloignant des clichés pour créer Ia surprise et fidéliser le consommateur.

La légèreté n'est désormais plus l'ennemie de la performance, qui a toute légitimité de ne pas se prendre au sérieux. Le duo « performance - bonne humeur » a de beaux jours devant lui.

DES ACTIFS VERTS QUI SE SURPASSENT

Les algues, une ressource marine inépuisable.

Les algues séduisent de plus en plus l’Industrie cosmétique naturelle, au-delà des concepts exclusivement marins. Ce potentiel provient du fait que les algues, en plus de leur richesse évolutive, ont développé un métabolisme unique pour s'adapter aux conditions de vies extrêmes de leur habitat naturel.

D'une polyvalence bluffant, elles excellent à la fois en tant qu'actif anti-âge, raffermissant ou antitache, mais également en tant que texturant pour la réalisation de gel, de dentifrice, de déodorant ou comme stabilisateurs d'émulsions eau dans l'huile. Forte de ses fournisseurs bretons, Ia France joue un rôle prépondérant dans ce secteur particulièrement séduisant.

Les progrès effectués dans le domaine des biotechnologies marines ces dernières années permettent aujourd'hui do produire de façon naturelle at raisonnée de nouvelles molécules, à Ia structure inédite et innovante, comme les exo polysaccharides. De même que les polysaccharides extraits de plantes supérieures ou d'algues, largement utilisés dans un grand nombre de domaines industriels, les exo polysaccharides ou EPS, provenant de micro-organismes marins, apparaissent de plus en plus comme les actifs de demain. Outre leur structure unique et leurs propriétés innovantes

La Cosmétique bio est devenue moins anxiogène avec des cellules végétales actives qui séduisent de plus en plus.

La cosmétique premium au naturel devra désormais compter sur des actifs parmi les plus prometteurs du moment : les cellules végétales actives, respectueuses de la nature et de Ia peau. À Ia fois multiples et uniques au monde par leur production industrielle, elles démontrent toute la richesse de l'espèce végétale dont elles sont issues. Elles respectent l'environnement et la biodiversité car elles ne nécessitent pas de culture en plein champ at seul un prélèvement de quelques millimètres sur Ia plante suffit à développer les cellules. Il s'agit d'une culture cellulaire végétale. Cette biotechnologie permet de développer des cellules végétales actives issues de plantes rares et précieuses légendaires ou inconnues, difficiles à cultiver, mais toujours efficaces.

La composition des cellules végétales actives issues de telle ou telle espèce renferme uniquement des éléments naturels, c'est-à-dire des molécules que seule cette espèce peut synthétiser. Ces cellules ne renferment aucune molécule issue de pesticide ou d'engrais.

L'un des spécialistes en la matière est Ia société Naolys, née en 2003, après le dépôt d'un brevet sur la culture cellulaire végétale effectuée par M. Ennamany, son fondateur. Grâce à la maîtrise de cette technologie, elle peut créer des actifs, des cellules végétales actives, issues de milliers de plantes différentes aux propriétés objectivées.

Nul doute que les cellules végétales actives, seront demain des ingrédients de référence car Ia culture cellulaire est appelée à se développer dans les prochaines années, comme de nombreuses biotechnologies.

Une cosmétique qui bourgeonne de jour en jour

La gemmothérapie fait de plus en plus d'émules. La cosmétique s'en inspire pour trouver, dans ces parties les plus jeunes d'une plante, des propriétés exceptionnelles de régénération tissulaire, de fermeté ou d'hydratation. Véritables embryons de vie végétale, les bourgeons renferment une réserve énergétique riche et variée : flavonoïdes, peptides, et notamment les phytostimulines, qui permettent de passer de l'état de dormance à l’éclosion en stimulant le métabolisme cellulaire.

A titre d'exemple, les extraits de bourgeons de hêtre bio ont une action hydratante, oxygénante, dynamisante et lissent le micro-relief cutané tout en réduisant la profondeur des rides.

L'acide hyaluronique au sommet des formulations naturelles

En quelques années, l'acide hyaluronique est devenu une molécule incontournable de l'industrie cosmétique. Non seulement, elle fait vendre, mais elle est omniprésente dans deux des plus importants segments du marché : les soins anti-âges et les soins hydratants 24h. Le simple fait d'indiquer « acide hyaluronique » sur un packaging fait briller les yeux de toutes les consommatrices en quête d'efficacité immédiate et durable. Proposer des cosmétiques naturels formulés avec de l'acide hyaluronique semble donc un excellent moyen de générer du chiffre d'affaires dans votre institut.
L'acide hyaluronique ne connaît pas la crise et semble avoir encore devant lui de beaux jours à vivre.

La cosmétique naturelle a fait depuis peu de réelles avancées en termes de formulation.

Des eaux végétales « intelligentes »

 L'eau est le principal constituant du corps humain, mais aussi des formules cosmétiques.
Depuis ses débuts, la cosmétique naturelle et bio lui a donné le premier rôle en choisissant une eau « différente », via des hydrolats aromatiques, sous-produits de la distillation par entraînement par la vapeur d'eau d'une plante. Soucieuse d'améliorer sans cesse l'efficacité de ses formules, la cosmétique bio innove en offrant désormais aux formulateurs une eau végétale, eau cellulaire ou eau de constitution, obtenue sans macération ni contact avec de l'eau supplémentaire et sans ajout d'autres éléments (solvants ou conservateurs...).

Cette eau native présente un grand intérêt pour la plante car elle distribue les nutriments et minéraux essentiels à Ia croissance de la plante et en régule la température.

Salon le type de fruit ou de plante, trots technologies industrielles permettent d'extraire du végétal cette eau porteuse de nutriments tout en préservant son intégrité et son authenticité : une extraction directe sous hyper-fréquences, une extraction par flash- distillation at une technologie d'évaporation empruntée à l'industrie agro-alimentaire qui consiste en une déshydratation douce du fruit à basse température. Gattefossé, leader incontesté en la matière, propose désormais une offre diversifiée d'eaux végétales dont certaines comme le citron, la cerise ou la pomme ont subi des tests d'objectivation. Désormais, l'eau des formules naturelles peut non seulement être vivante, mais belle et bien active, test à l'appui.

La société Agrival propose quant à elle une offre originale d'eaux végétales telles que la tomate rouge ou verte, l'endive ou la fraise « mara des bois ».

DU VERT AU GÉNIE VÉGÉTAL

 C'est en observant le comportement des plantes et leurs réactions défensives qua la cosmétique naturelle a fait depuis peu de réelles avancées en termes de formulation. En effet, pour survivre aux variations de températures, de lumière, à la sécheresse et aux agressions d'autres plantes ou d'insectes, les plantes ont su développer les stratégies d'adaptation les plus inventives, en déployant notamment un arsenal chimique d'une riche diversité.

Ces molécules, que l'on appelle métabolismes secondaires, se révèlent être également de véritables boucliers de beauté au naturel pour la peau : le lycopène, par exemple, est un pigment rouge de Ia famille des caroténoïdes présent dans les fruits ayant la plus forte concentration d'anti-oxydants. II absorbe la majorité du spectre lumineux et constitue un excellent système photo protecteur pour la plante et, par transposition, pour la peau. Les polyphénols (isoflavones, tanins, stilbènes) piègent quant à eux les radicaux libres par un effet scavenger (absorbeur d'oxygène) et permettent à Ia peau de résister mieux aux affres du temps qui passe.

Les investissements réalisés en R&D et marketing ont permis à Ia cosmétique naturelle et bio de se diversifier et d'accroitre ses domaines d'application et ses performances. Nul doute que dans les cinq années à venir, elle nous réserve encore de belles surprises.

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